Les céramiques sortent du four...
Bonjour,
J'ai crée se blog pour pouvoir présenter mon travail artistique, celui ci est surtout plastique et visuel,
Vous pouvez apprécier les pages avec mes sculptures, auxquel je consacre la moitié de mon temps, puis voir les différents projets de décor cinéma auxquels je participe, l'autre moitié de mon temps.
Puis les images de mes périples, car les voyages sont l' impulsion de ma vie, de mon énergie, de mon travail.
Ainsi, c'est surtout les images qui parlent, et moi de mon côté, je resterai peut-être silencieuse, et timide en article
mais je tiendrais à jour l'actualité visuel de mes actions.
Bonne promenade,
Alice
Alice Gadrey
Qu’il s’agisse de sculptures ou d’installations, les travaux d’Alice Gadrey composent un paysage hétéroclite au sein duquel chaque élément dispose d’une certaine autonomie, d’une singularité
formelle et conceptuelle, qui assure à chaque œuvre un caractère irréductible à un ensemble. En effet, loin de vouloir synthétiser les paramètres traditionnellement appréhendés par la sculpture
(objet/matière/couleur), sa pratique l’amène à déambuler d’une problématique à l’autre avec un goût certain pour le paradoxe, quand fragilité et solidité se rencontrent, quand équilibre et danger
se menacent réciproquement.
Funambule sur le fil d’un rasoir, l’œuvre d’Alice Gadrey cultive ainsi le goût de l’instabilité, comme dans Eveille toi, où des pions de métal et de terre sont portés par des colonnes cannelées
en plastique, ou même PMT, où la diagonale menace de faire s’effondrer l’édifice. Matières et dispositifs vulnérables côtoient ainsi matières et dispositifs combatifs, et si la plupart des
travaux d’Alice Gadrey retranscrivent « l’idée que tout puisse s’envoler d’un seul coup », ils introduisent également l’idée que certains éléments survivront toujours à la destruction
potentielle de l’œuvre. En effet, si l’artiste affiche une certaine méfiance à l’égard de la suspension, elle accorde une importance particulière au socle, au sol, à l’idée que chaque sculpture
émerge de la terre telle une figure chtonienne, enracinée et vigoureuse, mais pourtant déséquilibrée et toujours menacée par sa nature.
Cette instabilité omniprésente plonge le regardeur dans l’attente d’un événement à venir – déplacement, chute, circulation, etc. – de telle sorte qu’une certaine forme de tension règne par
anticipation, sensation d’une action qui est sur le point de se produire. Cette importance qu’Alice Gadrey attache à la sensation provient d’une volonté de partir de l’histoire personnelle, d’un
événement passé – réminiscence – pour remettre en jeu la sensation en saisissant l’instant qui la précède – imminence. La subjectivité de l’artiste provoque ainsi celle des regardeurs, comme dans
On / Off, où deux lampes qui se font face sont interrompues dans leur conversation par de longues lames de scies dessinant des volutes généreuses et pourtant dangereuses, « démonstration
d’un monde dur et fragile ». Alice Gadrey élabore son œuvre comme une archéologie expérimentale, un ensemble de reconstitutions sensibles offertes au regardeur.
Anthoni Dominguez